C’est une étape un peu plus longue que dans les autres villes que nous allons faire ici. En effet, Siem Reap est la ville où se trouvent les temples d’Angkor qu’on ne veut pas bâcler. De plus, c’est mon anniversaire donc on voudrait un petit Homestay sympa et pas trop loin des temples. C’est parti pour le Krousar Khmer Homestay.
Après avoir baissé un prix de tuk tuk de 8 à 2,5 dollars (il ne faut pas pousser mémé dans les orties non plus), c’est notre première prise en charge touristique qui commence. Je ne suis pas forcément rassurée, car le chauffeur prend la rue des écoliers. Puis bien à l’abri des regards, il essaie de nous refourguer son tour de tuktuk pour Angkor.
Après une erreur de trajet sur une route de terre rouge et un peu de peine à redémarrer on arrive au Homestay. De dehors c’est jolie, c’est rose et cocooning. Puis on rentre dans la chambre… Vétuste, sans vitres (il y avait bien des fenêtres, mais pas la vitre qui allait avec), des escargots qui se coincent entre les grilles anti moustiques et les bouches d’aération. Pour la chambre de charme on repassera.
De ce fait on part chercher nos billets 3 jours pour le lendemain. Oui il faut acheter ses billets la veille car le bureau de vente ne se trouve qu’à un seul endroit et ce n’est pas à l’entrée des temples. Donc direction 1,5 km à l’Est de notre Homestay. Pas si loin que ça mais tellement plus drôle à faire sous la mousson à pied…
Les temples d’Angkor
Jour 1
Pour nous la visite sera faite en vélo ! Bien sûr on trouve toujours la Guesthouse avec les vélos les plus « vintage », on doit avoir un radar.
En 15 min on est à l’entrée d’Angkor Wat. C’est le temple que tout le monde connait selon les photos. Passage obligé par un pont flottant, car le pont en dur est en rénovation. Beaucoup de sites sont en rénovation mais ce n’est pas plus mal pour leur conservation.
Armée du routard et du petit futé, je m’improvise guide touristique.
La chance est avec nous, il n’y a pas trop de touristes pour le moment et on peut donc admirer ce monument sans contraintes. Outre le temple en lui-même, ce qui m’impressionne en particulier c’est le nombre de personne qui ne viennent que pour la photo ! Même les moines bouddhistes s’y mettent. Ils prennent la pose, tels des tops models pour Instagram dans la lucarne d’une bibliothèque.
A noté que bien qu’Angkor Wat soit le plus connu des temples d’Angkor, c’est le plus récent !
Après avoir admiré les frises hindouistes retraçant les épopées de Vishnou, Shiva et leurs descendants, on enfourche de nouveau nos vélos pour se rendre à Angkor Thom célèbre pour le Bayon. Cette partie est un regroupement de plusieurs sites : la terrasse des éléphants, la terrasse du roi lépreux, le palais royal etc. Pour ma part lorsque je nous guidais en étalant ma connaissance des lieux (merci Routard et Petit Futé), je m’attendais encore à des sites visibles. Il faut dire qu’il ne reste vraiment pas grand-chose du palais royal excepté la piscine et les bassins. Les guides devraient commencer à parler du site au présent car cela éviterai quelques déconvenues une fois sur place.
Jour 2
Ce matin on se lève tôt pour LA photo avec le lever de soleil ! Alors aux aurores, on pédale à toute vitesse pour pouvoir se placer et avoir le meilleur angle de prise. Nous ne sommes pas les seuls à avoir eu cette idée. Par contre on repassera pour le lever de soleil. Avec la brume et l’humidité ambiante, c’est une masse grise qui prend le dessus sur le temple.
On continue donc sur le grand circuit aujourd’hui. Angkor Thom nous voit repassé et on tente de voir les petits sites disséminés un peu partout autours des principales attractions touristiques. J’avais préparé des pains perdus et du thé pour notre petit déjeuner car se lever à 5h du matin et enchaîner directement avec le vélo, ça creuse. On déguste alors cette petite Frenchtouch au milieu d’un cercle de pierre d’un âge ancien.
La chance est avec nous, il fait beau et la route est plate. Nos aventures continues à travers Preah Khan et son lac. Puis nous décidons de pousser la visite dans les endroits plus reculés où aucun touriste ne va.
Le drame
C’est donc via des chemins de traverse que nous nous enfonçons. C’est ici que le drame arriva. En effet, les routes de terre sont bien cabossées. Nos vélos peinent à trouver un endroit pour passer et lorsqu’on est lancé c’est comme rouler sur un « power plate ». On passe le long d’un village, c’est la sortie des écoles. Tous les enfants nous disent « Hello ». Mais au bout de 15 min je me rends compte que notre fidèle apprenti chicon a disparu ! Marcel a sauté en marche. Ni une ni deux on rebrousse chemin et on examine chaque morceau de route. Finalement c’est le cœur brisé et 15 km plus loin qu’il faut se rendre à l’évidence: Marcel s’est fait kidnappé par un gamin. On se dit qu’il doit au moins se faire câliner mais quand même c’était NOTRE Marcel.
Les visites continues toutefois avec un pincement au cœur. Vers 15 h le tonnerre gronde : c’est le déluge. On essaye de s’abriter dans les monuments mais ils sont tous à ciel ouvert dans leur état actuel. On reprend donc nos vélos pour continuer puis rentrer. La pluie s’intensifie au point où j’en enlève mes lunettes qui m’handicapent plus qu’autre chose pour rouler. Pédaler 11 km sous la mousson ça ravigote mais ça ouvre l’appétit. Du coup en arrivant près de notre logement, on fait le plein de bananes frits, boules de riz sucrées et sablés étouffe chrétien.
Le soir Ben est fébrile. Finalement le fait d’être trempé pendant longtemps et le vent a eu raison de lui. Je pars donc en mission de sauvetage en allant nous chercher à manger. On s’installe dans notre chambre, dans la partie salon (sur la table quoi !) Et qu’est-ce qu’on voit qui se promène à nos pieds ? Des blattes !!! Bon appétit.
Jour 3
Aujourd’hui c’est mon anniversaire. En conséquence j’ai le droit à un gâteau au fruit très coloré. Benjamin et la gérante du Homestay m’ont préparé une pièce montée avec une pastèque et mandarine. Ce n’est pas en chocolat mais ça fait très bien l’affaire et même plus.
Comme il fait encore beau, on décide de faire notre dernier jour de visite : Kravan, Banteay Kdei, Ta Prohm et Ta Keo. Alors on fait le circuit en sens inverse et on voit les choses sous un autre angle. Ta Prohm se différencie de ses voisins par le fait que les arbres ont été laissés tels quels sur le site, c’est-à-dire dans la pierre. C’est un temple à l’état sauvage que l’on découvre avec un fromager en plein milieu. Non ce n’est pas une grosse tome de brebis mais bien un arbre centenaire magnifique.
Ben avec son œil affûté voit le temps changé, ça va tomber («Pour savoir s’il va y avoir du vent, il faut mettre son doigt dans le cul du coq») ! Maintenant on sait que ce sont des averses de 15-20 min et qu’après ça se calme. On repère donc un abri pour laisser passer la tempête. Cependant l’opération s’est répétée un certain nombre de fois durant la journée.
Happy Miamday
A J+1 de mon anniversaire c’est à bord de notre tuktuk, que nous visitons la ville de Siem Reap en commençant par les Artisans d’Angkor. Il s’agit d’une entreprise sociale Cambodgienne qui forme et emploie essentiellement des jeunes défavorisés pour la confection de l’artisanat Khmer. On apprend leur manière de fonctionner que ce soit pour travailler le bois, la pierre ou le métal. En bref, une belle découverte pour mon côté créatif.
L’appétit à la Française
Ensuite c’est la recherche d’une pâtisserie qui nous préoccupe. Je veux mon gâteau au chocolat ! Pourtant on avait fait des recherches en amont pour trouver un lieu, mais soit c’est fermé, soit il n’y a plus rien sur les étales soit la boulangerie n’existe plus du tout. On enchaîne les déceptions, puis finalement on trouvera notre bonheur au Bayon Pastry School Coffee Shop : une école de pâtisserie.
Un gâteau à la mangue, un truffé au chocolat et 2 smoothies plus tard on repart le ventre plein de sucre à la découverte du reste de la ville. Du marché de Phsar Chas au Made in Cambodia Market , la ville est faites de long en large.
Mais n’oublions pas que c’est mon anniversaire et donc qu’il faut un repas digne de ce moment (Ben me dit ça pour justifier le restaurant qu’on a trouvé pour le soir). C’est pourquoi ce soir nous allons dans un restaurant classe. Vous savez le type de restaurant où on mange avec de vrais couverts et où il y a un couteau à beurre. Au menu vin rouge, charcuterie et fromage à volonté. Ils ne savent pas à qui ils ont à faire avec cette formule. Au final on s’est régalé pendant 2 h. On leur a quand même demandé de laisser le vin hors du frigo car le vin rouge glacé ce n’est pas top. Ce n’était pas non plus un St Emilion grand cru.
Au moment de régler la note, on s’aperçoit qu’il y a une taxe de service non négligeable. Après une petite discussion commerciale/marketing avec la responsable, qui était arrivée dès que j’ai demandé une explication sur le tarif, on repartira avec une tarte passion meringuée et un opéra. Avant tout, on ne déconne pas avec la bouffe !
Les aventures des Chicons se terminent sur Siem Reap mais recommence à Kampong Cham. De plus on a des supers gâteaux pour notre petit déjeuner du coup.
Bonne continuation, dans votre aventure, enrichissante.
On pense bien à vous. Merci pour vos récits remplis de précisions, des endroits totalement inconnus.
Bon anniversaire jp gratienne