Jour 1
Nous avons pour une fois effectué un long trajet en un temps record ! Le mini van et la route étaient plus que correct. Nous demandons au chauffeur de nous déposer sur la route car c’est plus proche de l’Homestay que nous avons réservé. Nous commençons alors à marcher, notre bonne étoile est de retour, le propriétaire des lieux était parti de chez lui en tuktuk pour nous accueillir. Il nous montre la chambre, l’endroit est calme et la vue donne sur les plantations d’Anacardier. Une chambre sommaire dans un bungalow avec vue, douche et WC commun à l’extérieur que nous avons à partager avec une famille Allemande. Famille composée de deux enfants turbulents rarement habillés et vraiment malades ainsi qu’un frère et sa sœur enceinte jusqu’au cou. #LesLanisters.
Nous louons un scooter pour la demi-journée et partons se renseigner auprès des agences locales pour effectuer un trek responsable dans la jungle près du National park of Virachey. On en trouve une qui a déjà un groupe de prévu pour le lendemain. Nous sommes intéressés jusqu’à parler tarif. Il ne nous fait aucun prix dégressif comme indiqué lors de nos contacts par messages quelques jours auparavant.
Les Waterfalls
De ce fait nous décidons de partir pour visiter les cascades du coin. Bien entendu sous couvert d’un projet social il y a des péages pour voir mère nature. Nous acceptons de payer mais moitié prix pour celle-ci, le jeu de négociation commence et nous gagnons. La Cha Ung Waterfall reste pour nous la plus belle cascade sur les deux que nous avons vus. La route d’accès est potable bien qu’elle soit en terre. Puis ayant du temps devant nous, nous allons voir celle de Ka Teang (Katieng). La route devient mauvaise au point où je demande à Diane de descendre.
La chute
Pierres de toutes parts en pente descendante, ce n’est pas une partie de plaisir, seul je dérape plusieurs fois. Une fois sur du plat ma passagère remonte et nous faisons à peine 50 m que nous glissons. Ma partenaire est blessée, elle a accueilli le guidon les bras ouverts sur le sternum, mais remonte de toute sa force sur cet engin de malheur. Les locaux nous ont même pris en photo pour justifier du mauvais état de la route car nous n’étions pas les seuls. Cela a vraisemblablement un impact sur la fréquentation touristique.
Nous poursuivons la route en direction d’autres auberges sur la route pour voir avec eux les tours qu’ils proposent dans la jungle. Un seul sort du lot car deux personnes ont réservé ce qui nous permet de faire cette activité avec d’autres gens de notre âge et de pouvoir partager le moment. Nous choisissons de réserver pour après-demain. Puis nous rentrons soigner nos blessures, avant de trouver une place où dîner.
Jour 2
Après un joli couché de soleil la veille, nous sommes déçus par le temps. Aujourd’hui, il tire vers le gris et nous avons quelques averses. Nous prévoyons de ne pas louer de scooter et de prendre un peu de repos. Repos constructif car pendant que Diane prend à charge la préparation du Laos je suis sur la partie blog/photos.
La journée a quand même été marquée par un heureux évènement. Fin de matinée je tends l’oreille et comprends que le travail de notre voisine de palier a commencé. Quelques minutes plus tard elle décide de partir en tuktuk dans la clinique du coin car son premier souhait était d’accoucher dans sa chambre. Oui ils ressemblaient à des Baba cool, dreadlocks, végétariens, écolos et anti vaccins (nous ne stigmatisons pas). Moins de 30 minutes les voilà de retour, la mère les jambes en sang, l’enfant dans les bras, toujours relié à elle par le cordon qui n’est toujours pas coupé… bon appétit ! Mais tout le monde va bien; c’est le principal et quelques heures plus tard nous voyons le petit être avec un clamp au cordon fait en laine au crochet pour vous dire la cocasserie de la situation.
En temps qu’infirmier je propose mes services au cas où car un des autres enfants a une toux d’enfer à la limite de la coqueluche. En bref la journée se passe et n’a ressemblé à aucunes autres.
Jour 3
En théorie rendez-vous à 9 h à l’autre auberge pour le point de départ du trek. Mais à 6 h 30 quelqu’un toque à la porte. C’est le guide du trek qui nous demande de payer pour aller faire les courses. De prime abord nous ne faisons pas confiance, car donner 140 $ à un inconnu ne se fait pas. Nous prenons nos sacs et changeons d’hôtel pour vérifier et en effet le propriétaire a essayé de nous joindre la veille mais n’ayant pas de Wi-Fi… Bref tout se déroule sans accros si ce n’est que la pluie n’a pas cessé, et les personnes du groupe annulent à cause du temps. Du coup nous ne sommes plus que trois. C’est parti pour 50 minutes de tuktuk à 3 à l’arrière et 2 à l’avant (imaginez une demi Twingo avec 5 personnes leurs sacs et la nourriture pour 4 repas. )
Arrivés au traversier nous montons dans un long bateau à moteur, large d’un homme et faisant le vacarme d’un troupeau d’éléphant. Vingt minutes de croisière après, nous voici au point de départ de notre nouvelle aventure. La marche commence doucement et notre camarade Finlandaise peine à suivre le rythme sur le plat. Ce qui décide notre guide de nous scinder en deux groupes. Nous serons avec Bunta et Ecko avec le Ranger. Le trek ressemble plus à une randonnée et alterne voie dans la jungle et chemins. Mais n’ayant pas pratiqué cette activité depuis longtemps nous sommes heureux.
Les animaux de la forêt
Lorsqu’on s’arrête pour manger nous remarquons les attaques frénétiques des sangsues autour de nous et sur nous. C’est au final un spectacle drôle à regarder mais plus encore de regarder Diane essayer de les déloger de ses chaussures. Bunta nous montre des nids de fourmis rouges faits de feuilles et de salive probablement. Il nous dit « good to eat » et en mange une ! Aller je me lance j’en prends une, la dépose à peine en bouche et elle me pince la langue. Expérience peu concluante car ce n’avait à mon sens aucuns goût.
Ensuite le chemin continue et nous marchons, traversons des rivières qui ont le méritent de nous faire vaciller et de tremper nos chaussures. En fin d’après-midi ou nous trouvons le camp de base pour la nuit. C’est proche de la cascade où il est possible de se baigner. On s’essaye à cela pour se relaxer mais l’eau est tellement froide que ce n’est pas agréable. Quelques minutes auront suffi à nous décider de se réfugier auprès du feu. On rejoint donc notre guide, le Ranger et le chien nommé Barbecue. Oui le Ranger s’amuse a appeler les animaux barbecue ! Nous discutons avec les guides et Ecko. J’apprends qu’elle est infirmière de bloc opératoire dans son pays.
Festin forestier
Nous dînons au coin du feu du riz et des légumes cuits dans un tronc de bambou. De même nos tasses et touillettes sont faites à la main en bambou par notre Ranger que nous regardons faire. Quelques verres d’alcool de riz un bon repas et la fatigue ont raisons de nous assez tôt, nous allons donc nous coucher à 18 h ! Par ailleurs c’est la jungle alors si on veut aller au petit coin, ils ont installé une cabane avec un trou un peu plus loin. Lampe frontale en place c’est l’expédition. La cabane au fond du jardin est trouvée mais aussi l’araignée géante juste à la porte dans le cabanon. Passera, passera pas ?
Jour 4
Un Mars et ça repart
Notre logement est constitué d’une estrade en bois avec une tôle en guise de toit. On s’était donc blotti donc dans nos hamacs pour la nuit. Celle-ci a était assez éreintante : le froid, la pluie incessante et surtout la chute d’une énorme branche sur notre toit en pleine nuit. Vu la déformation de la tôle le matin, je dirais qu’on a eu chaud.
On engloutit notre petit déjeuner et nos groupes se scindent de nouveau. Diane et moi suivons le guide et grimpons une colline pendant 1 h dans une végétation dense.
En chemin nous avons le droit à un cours sur les plantes médicinales de la forêt. Écorce anti-diarrhéique, feuilles coagulante en cas de coupure etc. Et nous découvrons un arbre centenaire dont le tronc a été creusé et brûlé. Bunta nous explique que la sève de cet arbre permet de fabriquer des bougies et de colmater les brèches sur les coques des bateaux. Puis il y met feu, le tout s’embrase et nous réchauffe puis il éteint le brasier et nous partons.
Nous finissons donc la boucle entamée la veille et rejoignons le Ranger pour déjeuner. En deux coups trois mouvements il taille dans un morceau de teck 2 petits médaillons cœur et nous les offre. Ce sera notre décoration de Noel qui représentera le Cambodge.
L’après-midi est consacrée à la visite d’un village d’une minorité et de son cimetière. Nous avons là les explications des rites et coutumes du village et des cérémonies. Cette partie est intéressante mais nous laisse perplexe, nous sentons ici quelque chose qui a été créée pour les touristes mais nous ne sommes pas sûr. Le retour se fait par la même voie, bateau puis tuktuk. A l’hôtel nous prenons place dans notre nouvelle chambre. Beaucoup plus charmante que la précédente, nous réservons une nuit supplémentaire pour se reposer avant de passer la frontière.
Arachnophobia te revoilà
La nuit tombée nous investissons nos quartiers, et en fermant la porte je me fige. Vous vous souvenez sans doute de l’épisode arachnéen dans la ville d’Hoï An au Vietnam ? Ici c’est la même chose. Diane vole à mon secours lorsque plein de courage je me réfugie sur le lit dans la moustiquaire avec une lampe torche. Elle prend alors un sac plastique et la poubelle pour mettre l’araignée dedans puis jette le tout dehors. Ouf nous sommes sauvés ! Pas encore, car sa sœur prête à pondre nous observe dans un recoin de la salle de bain.
Nous nous couchons puis par acquis de conscience je fais un état des lieux quelques temps après. Aragog le retour cette fois ci entre le sac à dos de Diane et la porte. Diane me laisse seul sur ce coup et d’une sage parole me dit : « écrase la avec une chaussure »… un conseil bienvenu si les chaussures n’étaient pas DEHORS ! Mais il reste une paire de tongs, il ne faut pas rater son coup un, deux, splatch et re splatch pour être sûr. Fier de cet acte je laisse là ma proie et dors sur mes deux oreilles.
Jour 5
Réveillés de bon matin par le chant des coqs et des karaokés nous nous levons. Une question me saisit : Où est donc passée la dépouille d’Aragog !? Un mystère malheureusement non résolu. Nous faisons nos sacs, écrivons des lignes et faisons des recherches. Une journée reposante, histoire au Cambodge touchent à leur fin. Nous savourons la cuisine de rue locale et les ice coffee une dernière fois. Demain la route reprend et nous changeons de pays. Il est temps de dire good bye Cambodge et bonjour Laos.