Hoi An: « You never try, You never know »
La station de bus de Hoi An nous voit débarquer aux alentours de 12h30, encore un long trajet. Telle des mules bien chargées nous parcourons 3 km pour se rendre chez Kévin et Amanda (un gentil couple d’Américains venus s’installer ici depuis deux mois). Oui nous avons trouvé et été acceptés en Couchsurfing. Notre deuxième du Vietnam et nous sommes content car cela commençait à nous manquer.
Paquetages posés nous visitons le quartier et le marché pour trouver de quoi se nourrir. De désespoir on se résout à prendre un Banh Mi. C’est grosso modo une baguettine dans laquelle tu as de la sauce piquante, un peu de verdure, et de la viande de poulet et / ou porc. Nous avons eu porc… euh plutôt du gras de porc. Diane est certaine d’avoir eu du foie aussi. Pas très fameux mais on s’en contentera car nous avons rendez-vous pour un projet. Kévin nous fait rencontrer Méo un loueur, chercheur, vendeur de véhicule (un Margoulin en tout genre). Oui nous voulons acheter une moto pour parcourir la fin du Vietnam, Laos et Cambodge. Une moto pour 2 avec des racks de chaque côté pour poser les gros sacs à dos. Diane plus qu’en sécurité en mode sandwich entre les sacs « air bag » à l’arrière.
La ville
Après avoir donné nos éléments de recherches, nous allons visiter la vieille ville. Hoi An est réputée pour son architecture coloniale, ses barques illuminées, ses lampions suspendus et flottants. Nous sillonnons les ruelles aux façades jaunes et aux volets en bois. Il y a ici une ambiance décontractée malgré la foule qui déambule. Échoppes de souvenirs, restaurants, cafés, magasins de sur mesure car oui ici c’est le paradis du sur mesure. En atteste cette photo avec un tablier en cuir très personnalisé qui pourrait m’aller, mais je n’ai pas assez de place dans mon sac et encore moins la force d’y ajouter du poids.
Le soleil commence à se coucher et la ville grouille encore plus de monde. Nous trouvons au crépuscule une petite terrasse sur une ile. Nous y prenons deux bières et admirons les illuminations se mettre en marche. C’est à la fois apaisant et agaçant, car l’attraction phare de la ville est en plein boum. Nous voyons alors les bateaux illuminés traverser le canal avec leurs lots de rabatteurs. Nous ne faisons pas deux pas qu’un autre nous propose de prendre l’embarcation, sur 100 mètres c’est long. De même pour les lampions flottants qui émerveillent les touristes mais qui polluent un peu plus chaque jour l’environnement.
Nous finissons par nous éloigner de là et déambulons à la recherche d’un endroit où dîner. C’est à même la rue qu’on trouvera de quoi nous satisfaire avec un Com Ga (riz et poulet). Puis, attendant que nos hôtes rentre, nous repartons sur les berges quelques instant et profitons de loin d’un spectacle son et lumière digne du Puy du Fou dans un hôtel de l’autre côté du canal.
Jour 2
Après une nuit d’inquiétude. Oui la veille au soir une araignée énorme s’est introduite dans notre chambre. Une Huntsman spider ou Sparassidae (arachnophobes s’abstenir de chercher ce dont je parle), d’une taille d’environ 15 cm de diamètre… cette chose n’était que petite car elle peut atteindre 30 cm. J’en ai encore froid dans le dos.
Ce que Ben ne dit pas, c’est que j’ai dû essayer de la déloger seule car monsieur était en PLS sur le lit. N’y arrivant pas je suis allée chercher notre colocataire pour que Ben puisse dormir. Tel Buffy contre les vampires, il est allé chercher une sorte de pieu et une machette. Fou rire garantie lors de notre chasse à l’araignée. On n’arrivera pas à l’avoir car elle est super rapide et elle partira se cacher dans un trou du plafond. Ben quand à lieu dormira avec sa lampe torche. |
Nous retournons dans le centre pour trouver des points d’intérêts non faits la veille. La promenade est plus reposante car hier c’était Dimanche (ceci explique la foule). Nous visitons les rues, les galeries d’art et de photos, boutiques, cherchons même un lampion pour notre arbre de Noel si tant est qu’on puisse en faire un au Laos. Les rues colorées d’ocre sont merveilleuses. Diane avait repéré une exposition de photo et nous allons donc à la rencontre des oeuvre photographique de l’artiste Réhahn. Il a fait le tour du Vietnam en immortalisant toutes les ethnies traditionnelles. Les photos sont saisissantes. On vous conseil de jeter un œil sur internet > c’est ici.
Les motos
Vers 16 h Kévin nous prête un scooter pour nous rendre à l’atelier de Méo qui nous a trouvé deux motos. Pendant qu’il répare les freins de la seconde j’inspecte et essaie la première. Notre sécurité dépend de mon choix, et ce sera la première qui l’emportera. Cependant difficile de voir les vices cachés car tout a été repeint (moteur, filtre à air, réservoir, guidons, plastiques et caoutchoucs…).
Ayant besoin d’un véhicule motorisé le lendemain on décide alors de prendre cet engin de mort en location pour l’essayer. Puis nous retournons chez Kévin et Amanda, faisons quelques courses pour partager un repas avec eux, des pancakes et un film (FBI fausses blondes infiltrées, pas le meilleur film de l’année). Puis ce fût le film Arachnide Le Retour, faute d’avoir pu la capturer. Amanda lui a mis un bon petit coup de RAID dans sa planque, on ne la reverra plus.
Jour 3
Porridge, pancakes et bananes engloutis, on recupère la moto. Aujourd’hui nous allons visiter My Son qui est un sanctuaire Cham. L’aller en motobilette s’est bien passé, près de 50 km sur une tondeuse qui fait plus de bruit qu’elle n’avance. Ici la vitesse importe peu du coup les compteurs ne servent pas, on roule au jugé. On fera même une pointe à 50km/h en descente. Parking gratuit trouvé et moto déposée on rentre sur le site.
My Son
Une fois n’est pas coutume nous commençons par la fin. Ces vestiges ont été découverts par des français qui ont pris à charge l’exploration, la compréhension et la restauration des lieux dans les années 30. Cependant lors du retrait des Français au début de la guerre d’Indochine, bon nombre de Vietnamiens se sont réfugiés dans ces temples. De ce fait ils sont devenus la cible des bombardements Américain qui détruisirent une majorité des édifices. (Bref tu trouveras plus d’info ici)
Suite à cette visite historique c’est au tour de notre moto d’écrire notre histoire ! Nous voulions rejoindre la Marble Mountain mais il en a été autrement.
Le début des ennuis
Quelques kilomètres après notre départ, la moto broute, saccade et s’arrête. Une fois, deux fois… trois fois, ça commence à faire beaucoup. Nous contactons Méo qui ne peut rien pour nous, car nous voici à une vingtaine de kilomètre de sa position. Nous devons trouver un garage pour « checker Chubby ». Oh chouette il y en a un juste 2 mètres derrière nous. Il règle le ralentit, essaie une bougie neuve, un nouveau câble de la bobine d’allumage. Tout redémarre, mais je reste dubitatif quant à la grosse tache d’huile qui coule de la vis de purge.
Bref on reprend la route et encore la panne, on retourne donc au même garage en poussant la meule sous un soleil de plomb sur 3 km (ahhhhhhhh grrrrrr). Même interventions, aucunes vérifications de l’huile ou de la fuite. Nous repartons et allons directement voir Méo au garage. Nous arrivons… euh non à 3 km de l’arrivée nous avons dû se faire pousser par Méo car de nouveau à l’arrêt! Imaginez un scooter poussant une moto au point mort, grâce à son pied sur le pot d’échappement.
La débâcle
Furieux et faisant un esclandre nous voulons rendre la moto, récupérer l’argent de la demi-journée et de l’essence ou garder la moto sans supplément jusque dans l’après-midi du lendemain. Car nous avons perdu 4 h de notre journée, rendant impossible la visite d’autres lieux. Il refuse, le ton commence à monter et de rage il prend les clefs du véhicule. Diane dû user de sa fine aptitude de négociatrice et de diplomatie pour les récupérer, alors que j’envisageais d’envoyer la frêle monture dans le canal juste de l’autre côté de l’avenue.
Nous décidons de nous poser en ville prendre un egg coffee pas trop cher et pas trop bon (tant qu’à faire autant être rageux toute la journée). Balade dans la vieille ville et sur les canaux, dont nous avons appris à connaitre chaque pavé. Puis succédant à un petit repas et à quelques séances de photographie sur le bord de l’eau nous rentrons. Nous racontons nos mésaventures à Amanda et Kévin qui en ont bien rit.
Jour 4
On se lève pour rapporter l’engin de malheur, qui ne démarre pas ! AHAHAHAHA je me gausse ! Nananèreuh bien fait petit voleur, menteur tu n’auras pas ta pétrolette en temps et en heure (#Rageux).
Tra Que herb village
Nous allons de ce fait à pieds visiter l’ile maraichère de Tra Que herb village puis se rendre sur la plage. Nous nous sommes ressourcés quelques minutes au son des vagues, avant que la pluie ne s’abatte sur nous. On se dit que ça va passer, mais non. C’est donc parti pour cinq kilomètres sous le déluge, nous sommes ravis.
Cependant dans notre épopée un gentil monsieur s’arrête, nous demande où nous allons et nous embarque. Oui on sait il ne faut monter dans la voiture des inconnus mais là on pouvait nous essorer comme des chaussettes et on s’est dit que c’était la providence. Nous discutons un peu, il connait un peu de Français et nous apprenons qu’il est chirurgien pédiatre. De retour nous prenons un peu de repos bien à l’abri dans le salon, profitant du temps que nous avons pour trier des photos et goûter une nouvelle spécialité le Banh Xeo. Enfin on se rend à la station de bus pour prendre de nouveau la route sur une destination que nous avions initialement mise de côté.
Au revoir Hoi An, bonjour Da Lat.