May nous dépose devant la porte de Stephen. Mais qui est Stephen ? C’est notre nouvel employeur… En échange d’une aide dans sa maison nous avons le droit au logement et à un repas par jour.
Notre nouveau chez nous
On visite rapidement la maison qui est en fait sa Xieme maison de campagne. On va dire que sur les photos cela rendait quand même mieux. Tout est en bazar ici et on se demande vraiment par quoi on va commencer demain. Deux lits superposés nous attentent et il ne faut vraiment pas être claustrophobe car ils sont très bas. Juste après quelques attaques de moustiques on déplie enfin notre moustiquaire pour englober nos lits dedans (et ça fonctionne).
Le réveil est tonitruant, un son hors du commun nous fait sauter du lit. Mais qu’est-ce que c’est que ce binz ???! Ça c’est un dindon africain : la taille d’une oie qui a mangé un bonhomme Michelin, allié à l’intelligence d’un raptor et la voix de Bianca Castafiore. Mama mia ce sera notre plus grand ennemi.
La rencontre du troisième type
L’ambiance est étrange, le propriétaire ne s’occupe pas de nous, et malgré la volonté d’échanger les discussions sont brèves. Nous essayons de savoir quel genre de missions on aura ici. Donc ce sera du bricolage, prendre soin des animaux (1 chat, 3 chiens, poules, canards, iguane et ce satané dindon alarme d’Afrique), entretien de la maison et cuisiner.
Tout d’abord Stephen nous explique qu’il souhaite faire de ce lieu un espace de détente pour les gens de la ville pour qu’ils puissent se déconnecter et profiter du calme environnant. Moi je lui souhaite bonne chance sur sa communication pour son AirBnb. En effet il n’y a pas de place dans le jardin, qui est encombré de milles trucs inutiles. C’est à se demander où son caché les 7 nains ! Les poules et canards déambules partout salissant et saccageant tout sur leur passage. Les bacs à poissons sont sales et la maison a été rénovée par les workaway successifs. Autant vous dire qu’à côté que ce qu’on côtoie ici, Numérobis ferait un malheur ! Mais nous ne sommes pas là pour juger…
Nos missions
Rangement
Pour commencer, notre première tâche est de ranger le garage, de répartir ses boites d‘outils et de fournitures dans des catégories distinctes. Bref faire de l’ordre et ranger les boites à clous, compter les vis et trier les boulons par taille/filetage et rouillitude… pendant que big boss s’en est allé faire une promenade dans la capitale. Parce que oui Monsieur prend des workaway mais les laisses seuls et part faire ses petites promenades. Vous nous trouvez amer ?! OUAIIIIIS on l’est et on assume pour cette étape ^^.
Cuisiner
Le second jour nous partons au marché, faire le plein du réfrigérateur pour la semaine à venir. Les prix ici sont dérisoires contrairement aux précédentes destinations. Ainsi nous faisons le plein de fruits et légumes pour rien. Et nous avons de quoi faire de bonnes choses telles que des quiches, tartes, du pain et divers plats succulents. Autrement dit pendant 10 jours on va se faire péter la panse. Ça nous changera des riz et nouilles frits.
M
Bucheronner
Sur le trajet du retour Stephen voit des ouvriers municipaux qui débitent un arbre. Il leur demande s’il peut récupérer le bois pour son usage personnel. On dépose les courses puis on prend un pickup pour charger des buches. Mais cela est long et fatiguant car pendant que Mr S. discute Ben se casse les reins tout seul à tout charger. Puis les agents de commune finissent de remplir leur camion et viennent tout déverser dans la propriété. Tadam dorénavant notre deuxième mission est de ranger et de répartir les tas de bois court, les buches plus longues et les choses à couper. Donc nos premiers jours sont assez physiques mais nous sommes seuls et nous pouvons travailler à notre rythme et surtout selon les heures chaudes de la journée.
Big Brother
Le weekend arrive et Stephen repart sur KL pour trois jours, nous serons donc seuls. Seul ai-je dis ? Oui et non nous sommes chapeautés (surveillés) par son homme à tout faire Bengalis et une de ses amies, Maryam, qui vient de temps en temps. On copine bien avec Myriam alors ça ne nous dérange plus trop après.
L’ambiance est plus relax quand nous ne sommes que deux, mais nous sommes tout de même efficaces. Donc nous devons vider un abreuvoir/piscine à l’aide de seaux accrocher à une corde (difficilement explicable mais assez drôle dans les faits surtout quand je lance le sceau avec la corde… Il s’agit aussi de disposer des pneus en pyramide à l’extérieur pour faire une parcelle de culture (car les pneus aident à garder l’humidité lors de la saison sèche).
Ce qui est un peu perturbant dans ce « travail » par rapport à notre précédent c’est que rien n’est cadré et c’est vraiment selon la convenance et la manière dont s’est réveillé Stephen. En effet avant nous savions que nous devions travailler 4h de tel à telle heure puis nous avions notre temps libre. Ici on a l’impression de travailler tout le temps et quand on fait un break, on a des regards en coin.
Les douze travaux d’Asterix
Dès le retour du boss on s’atèle à la découpe et à la peinture de planches. Elles serviront à habiller les murs extérieurs de la maison. Heureusement que nous avons insisté pour peindre les planches avant de les fixer… sinon c’était peindre à 2 m de haut au risque de tacher la peinture blanche du mur. On remarque tout de suite la capacité de réflexion de certain. Donc atelier peinture séchage et fixation murale, le résultat est pas mal mais aurait été meilleur avec des planches droites. De même que les coffrages que j’ai faits sur mon temps libre. Scie angulaire circulaire etc… un travail d’orfèvre avec des matériaux non adéquats. Enfin bref ai-je déjà dit que c’est une maison de bric et de broc ?
Parlons également de notre magnifique table de jardin. Fixée à l’aide de tasseaux et de vis à l’instar de nos tables de Noël.
Maryam notre dernier espoir
Entre ça et l’ambiance dans la maison ce n’était pas toujours la joie. Nous pensions quitter plus tôt cette mission pour visiter Singapour mais nous n’avons pas trouvé d’hébergement. A cause du Coronavirus, tous les couchsurfing sont hyper méfiants. Heureusement que Maryam était là. Effectivement nous avons passé de bons moments culinaire et couturier avec elle. Je crois que c’est en partie par sa présence que nous avons réussi à tenir jusqu’au bout de notre engagement. Lorsqu’elle fait la cuisine, elle vide littéralement le frigo mais c’est toujours bon. Maryam a une petite entreprise de DIY et elle nous a montré comment elle faisait les head band, les bracelets et des boucles d’oreilles. Une petite soirée couture bien sympathique.
Dix jours se sont écoulés, tout bien pesé, il y avait de bons et de moins bons côtés à cette mission. Nous savons maintenant ce qui nous plait et ce qui nous plait moins. On affinera nos critères pour la prochaine fois, mais pas pour tout de suite. On va se laisser un peu de temps pour souffler.
Voilà ce court récit des més/aventures des Chicons, nous quittons Sepang et prenons le bus en direction de Malacca.